Bernard BESSON était ingénieur général hors classe de l’Armement en 2ème section des officiers généraux.
Né à Marseille le 15 Octobre 1943, il est bachelier de Mathématiques (Lycée Louis-le-Grand) en 1960, entre à l’École Polytechnique en 1963 et en sort dans le corps des ingénieurs militaires de l’Air. Il rejoint alors l’École de l’Air pour suivre la formation de pilote et est breveté pilote militaire de l’Armée de l’Air en 1966, poursuit sa formation à l’École Nationale Supérieure de l’Aéronautique (Sup’Aéro) où il devient ingénieur aéronautique en 1967, puis au Cours Supérieur d’Armes Nucléaires où il est diplômé ingénieur nucléaire en 1968.
Il est alors affecté à la Délégation générale pour l’armement (DGA) au Service Technique Aéronautique (STAé) comme ingénieur d’affaires chargé de l’arme nucléaire tactique destinée aux avions de combat Mirage III et Jaguar ; il suivra son développement des premiers essais en vol jusqu’à la mise en service opérationnel de la première unité (4ème Escadre de Chasse basée à Luxeuil). Dès ce premier poste il est placé au carrefour des réalités opérationnelles de l’Armée de l’air et des ambitions technologiques du monde industriel.
En 1973 il est chargé de la création de la fonction d’ingénieur système pour les avions de combat et la mise en place d’une coordination industrielle à l’occasion du lancement du projet d’avion de combat futur (ACF) puis de l’avion de combat Mirage 2000 ; à ce poste, il participe à la mise au point des premières équipes pluridisciplinaires, des règles de gestion des programmes qui sont depuis en vigueur à la DGA, et en particulier il définit les méthodes de gestion des évolutions de matériel et de logiciel en phase développement qui seront généralisées à tous les programmes d’armement. Sa réussite le fait ensuite désigner comme responsable technique d’ensemble du Mirage 2000 (ingénieur de marque). Il rejoint ainsi le petit nombre des experts français en avions de combat.
En décembre 1981, muté au Centre d’Essais en Vol (CEV), il aborde un deuxième volet de sa carrière. D’abord chef du Service Essais il dirige pendant 4 ans les équipes d’essais des avions de combat et de leurs armements, mais aussi des hélicoptères civils et militaires et des essais de certification d’avions civils ; sur la famille Airbus, il participe à la définition des procédures de démonstration en équipage à 2, puis en « glass cockpit ».. Maîtrisant complètement le domaine, il est nommé sous-directeur technique du CEV, soit une organisation de 1300 personnes sur les trois bases de Brétigny, Istres et Cazaux ; gérant l’intégralité du budget d’investissements, il définit et met en œuvre le plan de modernisation profonde des moyens d’essais (télémesure, trajectographie, signatures, simulation,..) nécessaires au développement des avions de combat de la nouvelle génération (Rafale) et au volume toujours croissant des essais en vol des avions de la gamme Airbus.
Simultanément il est désigné en 1987 comme auditeur du Centre des Hautes Études de l’Armement (CHEAr). Cette formation de haut niveau lui ouvrira les portes des emplois de haute responsabilité, mais aussi de la réflexion stratégique et économique, principalement sur les questions de défense. La qualité de sa participation le fait désigner comme conseiller des études du Centre dès 1989., fonction qu’il assurera jusqu’en 2002.
Troisième volet de sa carrière, les postes de direction. Son expérience de gestionnaire et de meneur d’hommes, sa profonde connaissance des questions techniques, du monde industriel et du milieu opérationnel le qualifient tout particulièrement pour être nommé directeur du programme Rafale en avril 1991. Après la phase « papier », ce programme aborde en effet les réalités concrètes des essais en vol et notamment les campagnes de qualification à l’emploi sur porte-avions dont la première partie se déroule aux USA, sur les bases de l’US Navy. Il y illustre à nouveau ses qualités d’organisateur et montre un sens des relations internationales apprécié qui obtiendra une collaboration exemplaire des militaires américains.
Directeur du plus important programme technique jamais conduit par la France, il s’illustre aussi dans les indispensables actions de communication vis-à-vis du Parlement, de la presse ou des diverses autorités et organismes nationaux ou internationaux le sollicitant. Outre les Etats-Unis, il conduira des missions d’information et de présentation du Rafale en GB, en RFA, au Japon, à Singapour, en Corée du Sud. Sa conduite du programme sera couronnée par le lancement de la production et la commande des premiers avions de série.
Après cinq ans de cette lourde responsabilité, le Directeur des Constructions Aéronautiques l’appelle auprès de lui pour l’ensemble des programmes d’armement aéronautiques et place sous sa responsabilité directe les directeurs des programmes majeurs (Rafale, hélicoptère de combat Tigre, avion de transport ATF, avion de guet embarqué Hawkeye, hélicoptère tactique NH 90, Mirage 2000).
Nouveau tournant de carrière, lors de la réorganisation de la DGA de janvier 1997 et en raison de son expérience dans la réflexion stratégique, le Délégué Général le désigne pour créer le Service d’architecture des systèmes de forces (SASF). Ce service est chargé de créer une vision stratégique et prospective de la Défense et de la traduire en actions de préparation de l’avenir ; pour marquer clairement la cohérence de cette vision pour la Défense, ce service de la DGA sera dirigé par un officier général des Armées et un directeur adjoint ingénieur général de l’Armement : Henri MARESCAUX et Bernard BESSON, déjà associés sur les bancs de l’X, en sont chargés. En 2002, après cinq années de stimulation intellectuelle permanente qui verront l’approche prospective et l’architecture des systèmes de forces devenir un des pôles majeurs de la construction de la défense du futur, Bernard BESSON prend son dernier virage professionnel et revient à l’aéronautique, comme Inspecteur de l’armement pour l’aéronautique et l’espace. Cette fonction lui fait participer au conseil d’administration de Sup’Aéro et à celui du musée de l’Air et de l’Espace.
A 60 ans, il est versé dans la 2ème section ; toujours animé par la volonté de servir, il est désigné comme rapporteur au Comité des prix de revient des fabrications d’armement. Il y sera notamment chargé de rapports sur le coût global de possession du système AWACS, et sur l’analyse de plusieurs programmes majeurs abandonnés.
En 2004, il est élu au Comité Directeur de l’Association des Auditeurs du Centre des Hautes Études de l’Armement (AACHEAr), qui le choisit comme président en 2006. A ce titre, il participe activement aux travaux de la mission BAUER qui élabore les projets de réforme des instituts de formation et de réflexion stratégique. Conséquence de la réforme de 2009, fusion de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (IHEDN) et du CHEAr, il est nommé administrateur de l’IHEDN. En parallèle, il conduit l’adhésion de l’AACHEAr à l’Union-IHEDN et, ès-fonctions, est désigné vice-président de l’Union. Ces divers mandats arrivent à échéance en 2012. Il ne sollicite pas leur renouvellement et rejoint le comité des « Sages » de l’institution.
Ingénieur mais aussi pilote, Bernard BESSON a été qualifié comme pilote Commandant de Bord au Centre d’Essais en Vol (avec 2700 h de vol environ). Il a participé à des vols d’essais ou des vols en ligne commerciale sur une très grande variété d’aéronefs, en particulier Mirage 2000, Jaguar, Mirage III, Alphajet, Gazelle, Dauphin, Puma et aussi Airbus A300, A310, A320, Concorde, Boeing B747, Douglas DC10, ATR42, Transall, Mystère XX, Falcon 900 et bien sûr Rafale.
L’Ingénieur général hors classe de l’armement Bernard BESSON est officier de la Légion d’honneur, commandeur de l’Ordre National du Mérite et médaillé de l’Aéronautique.
Il est marié depuis 1972 à Anne Madeleine Marie CHEVALIER, professeur de Physique honoraire au Lycée Janson de Sailly à Paris: ils ont trois enfants, tous ingénieurs en électronique ou en électricité, et quatre petits-enfants.
Ancien pratiquant du rugby (3ème ligne), du tennis, de la plongée scaphandre et de la planche à voile, il consacre maintenant son activité sportive au golf et, plus épisodiquement, au ski de piste. Bon bridgeur, il est également amateur de musique classique et a des connaissances en œnologie. Il a été élu président du conseil syndical de l’ensemble de copropriété où il réside.